Résumé
Elles portent des lunettes noires, des perruques et des tenues de concertistes. Elles jouent aux victimes et s'amusent à déceler les bourreaux parmi les bien-pensants, les bienveillants, les compatissants. Les rôles s'échangent et se confondent. En suivant la partition de Vivaldi, les voix des victimes sont mises en « dialogue » avec celles de l’opinion publique. Ce qui se dit. Ce qui doit se dire. Ce qui ne sort pas. Ce que l'on tait. Ce que l'on entend à la télé, au rayon frais du supermarché, au premier de l'an chez pépé, dans la cour du lycée, à la photocopieuse, dans la presse, au Sénat, à l'Assemblée nationale, derrière les portes du Sofitel, chez le docteur, à la Police, chez tata Huguette et chez Lolo, dans le dernier Tarantino...
Note d’intention
La majeure partie des textes du Concerto pour salopes en viol mineur a été rédigée dans le cadre de mon engagement dans le projet Silence on viole. Ils ont été écrits à partir de paroles entendues auprès de différentes personnes (dans la rue, à la télévision, dans le cercle familial, amical, dans des bars, à l’école, etc.) autour de la question du viol et plus particulièrement sur le statut de victime. Ils sont répétitifs, vulgaires (dans les deux sens : grossiers et quotidiens) et dénués de toute enjolivure. Tour à tour placés dans la bouche de l’opinion publique, des victimes ou bien encore des violeurs, les mots sont hachés, assenés et répétés pour donner à voir toute la violence ou l’absurdité qu’ils comportent. A force de répétition, ils sont dépouillés de leurs sens pour ne devenir qu’une matière sonore. L’idée du Concerto (etc.) m’est venue presque par hasard, par assemblement de sons, puis cela a pris du sens. Le concerto Vivaldi, l'un des plus populaires, est devenu une trame, un schéma à suivre, comme une règle du jeu…
Concerto pour salopes en viol mineur est un cri de guerre, une injonction aux femmes à la prise d'armes. Il fut un temps où elles se coupaient un sein...
A consulter, le dossier de présentation par la Cie La Divine Bouchère :
Pour visionner le teaser du spectacle réalisé par Anne Flageul (Câbles et Chocolat) :
Roland Sourau s'est servi de l'un des textes du Concerto dans son court-métrage, Silence :